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 [TERMINE] Au détour d'un verre

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D. Athena Reyes
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MessageSujet: [TERMINE] Au détour d'un verre   [TERMINE] Au détour d'un verre EmptySam 30 Sep - 14:59

Au détour d'un verre


Cela faisait un moment qu'Athena n'avait pas travaillé à Van Nuys, même si ce n'était que le temps d'une soirée, pour dépanner. Mais il faut dire aussi que la métisse avait été pas mal occupée ces dernières années. Tant à essayer de faire tomber les Prayers dans un premier temps - et avec au final une réussite vue qu'ils n'étaient plus - que pour aider à la consolidation des Brawling et de leur position à Skid Row maintenant. Alors oui, ce genre d'occasion s'était faite de plus en plus rare, d'autant plus que les propositions des propriétaires de bar à Van Nuys également à force de recevoir des refus de la part de l'afro-hispanique. Mais elles avaient continué quand même à le proposer de temps en temps à Athena, tout comme Athena avait fait en sorte de garder un maximum de contact possible avec elles. Surtout si l'objectif de Maddy et des Brawling était, à terme, de fournir en alcool un maximum de bars de la ville en plus du Fight Club.

Et ce soir, c'était justement une de ces propositions lancées sans trop y croire par la propriétaire du bar qui permettait à la métisse d'être là. Car elle avait pu y répondre positivement cette fois et c'était avec un certain plaisir qu'elle retrouvait l'ambiance du quartier rouge de Downfall. Ainsi qu'une pointe de nostalgie aussi mais inutile d'en parler à la rouquine avec qui elle partageait sa vie. Elle avait aussi retrouvé d'anciennes collègues, non sans un sourire pour la plupart et l'échange des dernières nouvelles dans la vie de chacune. Et bien vite, les anciennes habitudes des bars du quartier de Van Nuys revinrent à la métisse presque comme si elle ne l'avait jamais quitté. Elle ne prêtait d'ailleurs pas trop attention aux autres animations dans le bar, se rendant compte que de ce genre aussi, elle n'avait pas vraiment perdu l'habitude. Même si celles qu'elle a appris à ignorer du mieux possible au Fight Club sont d'un tout autre style que celles d'ici.

Les clients et clientes s'enchainaient sans le moindre temps mort, un peu comme dans les souvenirs d'Athena. Et presque comme cela commençait à l'être certains soirs au Fight Club. Mais elle devait quand même bien se rendre à l'évidence d'une chose : le club de sa compagne ne faisait pas encore autant de chiffres que ceux de Van Nuys. Même si elle ne doutait pas un instant qu'un jour, le Fight Club connaitrait autant d'influence… Peut-être pas cette semaine ni la semaine prochaine, mais un jour quand même. Mais en attendant, autant se concentrer sur ce soir. Elle venait de servir un petit groupe de clients quand elle finit par s'approcher d'une femme qu'elle estimait de son âge ou quelques années de plus, tout juste, qui s'était installée depuis peu au comptoir et dont personne ne semblait encore s'être occupée.

- A vous.

Lui lança-t-elle simplement en guise de salutation, avec un sourire avenant sur les lèvres. Normal en même temps vu que cela faisait partie de son boulot d'être souriante et tout le bordel. Même si elle n'hésitait pas une seule seconde à montrer son caractère de feu quand un client l'emmerdait un peu trop, mais bon… Pour le moment, cette femme n'avait rien fait qui puisse justifier ça.

- Quel poison je vous sers ?

Enchaîna-t-elle d'ailleurs assez rapidement, toujours à l'adresse de l'inconnue de l'autre côté du bar, en guise d'invitation à passer sa commande. Et en se mettant aussi à espérer qu'elle n'était pas face à quelqu'un ayant l'habitude de tout prendre au premier degré et qui avait compris que le poison dont elle venait de parler n'était que de l'alcool. Vous savez, comme dans la question "quel est votre poison ?" quand on demande à quelqu'un le genre d'alcool qu'il veut boire. Ce n'était pas vraiment comme si elle avait vraiment l'intention de servir de l'arsenic, du cyanure ou un truc de ce genre à une cliente. Et même si elle avait véritablement l'intention de le faire, elle ne l'aurait clairement pas dit aussi ouvertement, pas vrai ? Mais bon, elle était plus que bien placée avec ses années d'expérience derrière un bar, pour parfaitement savoir que parfois, certaines personnes avaient tendances a un peu trop prendre les choses aux pieds de la lettre… Espérons simplement éviter un scandale avec une nana qui pourrait croire qu'Athena compte réellement la tuer.


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Dernière édition par D. Athena Reyes le Mer 24 Avr - 22:16, édité 1 fois
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Mickaëla Andersonn
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Au détour d'un verre   [TERMINE] Au détour d'un verre EmptyMer 1 Nov - 21:23

Je regarde l’écran noir de mon téléphone portable sans vraiment grand espoir d’y découvrir quelque chose de nouveau. Machinalement le pouce de ma main droite vient déverrouiller l’écran. Le verdict est irréfutable : que du professionnel. Trois appels en absence de la part des urgences et six texto de la part de Karen pour me rappeler mon planning du lendemain. À croire que cette femme n’a jamais appris à se servir de l’agenda intelligent qui est fourni de base avec tous les smartphones sur le marché. Faut-il encore qu’elle en ait un. C’est vrai que j’ai parfois tendance à oublier que Downfall est Downfall et le restera encore un certain temps. Certes la technologie moderne finira par s’y ancrer, mais de là à dire quand et comment …
Je soupire par le nez en faisant défiler les messages. Rien qui ne mérite que je m’y attelle encore ce soir. Enfin c’est fort probablement ce que je vais faire, la faute aux insomnies récurrentes, mais pas là tout de suite dans l’immédiat. Pas en passant la porte des urgences avec les épaules lourdes d’une nouvelle journée sans fin et une soirée qui ne s’annonce pas forcément plus exaltante. Je pourrais être tentée de lui envoyer un message, ce serait d’ailleurs mentir que de prétendre que je ne le suis pas ; est-il que la probabilité qu’elle bosse en cet instant même est plus que réelle. La question étant plutôt : ?

Même si je suis quasi certaine de connaître la réponse, mes pas me mènent naturellement vers le quartier où je passe le plus clair de mon temps libre. Je ne pense pas nécessairement la trouver ici, sans quoi elle m’aurait au moins demandé si je passais boire un truc avant de rentrer ; mais autant vérifier. Autant se faire mal encore un peu plus. On n’est pas à ça près. Puis ce n’est pas comme si je mourrais d’impatience de me retrouver nez-à-nez avec sa mère. Cette femme a beau dormir à point fermé, elle a comme un radar qui s’active dès que je m’approche suffisamment de la porte d’entrée que pour rentrer dans son périmètre de sécurité. Même pas le temps de tâter mes poches à la recherche de la clé que déjà un bras surgit des ténèbres pour m’attirer à l’intérieur. Bon d’accord, l’image est peut-être un peu exagérée, mais c’est exactement ce qu’elle m’inspire. À se demander d’ailleurs pourquoi Love m’a filé un double des clés, je n’en ai encore jamais eu besoin. Même quand Ada fugue, la porte est grande ouverte. C’est d’ailleurs très facile de savoir si je vais pouvoir rentrer ou, au contraire, passer ma journée/slash/soirée à dévaler les ruelles du coin en quête de cette psychopathe ambulante.

Bref, là n’est pas la question. Je ne rentre pas immédiatement car voilà déjà que mon pilote automatique me fait passer l’entrée principale de cet endroit que je n’aurais jamais pensé côtoyer aussi fréquemment il y a un an de cela. À l’époque je n’en connaissais même pas le nom. Et la première fois que j’y ai mis le nez (ou les pieds plutôt, car le nez il était bien mal placé pour se prononcer), je n’ai même pas regardé l’enseigne. Il me fallait un truc à boire. Un truc pour oublier. Un truc pour dormir aussi. Et dire que j’ai fini par le trouver au détour d’une balade improvisée sur le toit. Ha. Ha.

Je sens un sourire se disputer le coin de mes lèvres à ce souvenir. C’est vraiment une anecdote qu’on ne peut pas sortir de son contexte. Enfin si, justement. Et je me rappelle encore du fou-rire que Claudia s’est tapée quand je le lui ai raconté. Ensuite, forcément, il a fallu que Love donne sa version des faits. Qui était, connaissant l’artiste, vachement moins édulcorée. Sinon ça aurait moins drôle. Nouveau fou-rire gratos de la part de ma chef-infirmière préférée. Mais n’allez pas le lui dire, elle risque d’avoir un problème de cheville. Et ce n’est pas comme si l’hosto pouvait se permettre un membre du personnel en arrêt maladie.

Je m’installe au bar. Un peu à l’écart de la grande foule après avoir constaté que Love ne se produisait pas sur scène ce soir. Du moins par pour l’instant. Et vu l’heure, tout porte à croire qu’elle ne va pas repasser par ici avant un moment. Je devrais rentrer. Certes, mais où ? Chez elle ou chez moi? Et si je vais pour la deuxième option, est-ce que j’ai vraiment envie de me taper une heure de marche pour retrouver un appartement vide car même mon propre clébard a déserté un divan hors de prix au profit d’un matelas à même le sol ?

Je laisse tomber ma tête en arrière et observe le plafond.
‘Tain Micka, mais qu’est-ce que tu fous ici ?
Et le ici est clairement à prendre dans le sens large, très large, du terme.

Je n’ai pas le temps de me plonger plus loin dans la réflexion qu’une voix féminine m’interpelle. Mon menton repart vers l’avant et tire à sa suite ma tête bien trop lourde et bien trop remplie à mon goût.

- « Si vous avez quelque chose de rapide et indolore, je prends. »

Mais si c’est lent et que ça fait mal, je prends aussi.
Tant que le résultat y est.

- « Si ça se boit, c’est encore mieux. »

Oui parce que je n’ai pas envie de devoir me faire un garrot pour m’injecter ça direct dans les veines. Ça laisse de vilaines traces. Et elles sont difficiles à masquer.
Croyez-en mon expérience de coloc.

Je force mes yeux à se poser sur la serveuse qui me fait face. Je pense que c’est la première fois que je croise celle-là. Cela n’arrive pas souvent que les habituées sont de sortie. Peu importe, d’aucune ne m’adresse jamais vraiment la parole. Il faut dire que je ne me prête pas à ce petit jeu. Il n’y a rien que je puisse dire qui n’arriverait pas jusqu’aux oreilles de leur sœur. Alors autant la fermer. Après tout, l’alcool a cette fâcheuse tendance à désinhiber. Et ça, je peux bien m’en passer.

- « Quelque chose avec des bulles s’il vous plait. »

Même s’il n’y a pas grand-chose à fêter ce soir.

- « Pas trop élevé en degrés, je rentre à pieds. »

Une fois que j’aurai décidé où aller …

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MessageSujet: Re: [TERMINE] Au détour d'un verre   [TERMINE] Au détour d'un verre EmptySam 11 Nov - 17:29

Au détour d'un verre


Athena avait beau dire ce qu'elle voulait sur le fait qu'un bar reste un bar, elle devait quand même aussi bien avouer que l'ambiance entre les bars de Van Nuys et celui du Fight Club n'avait rien à voir ! Alors oui, certes, cela restait des bars quand même, on ne pouvait pas enlever ça à la métisse. Mais il fallait quand même aussi avouer que l'ambiance de Van Nuys lui avait un peu manqué et qu'elle était presque contente d'avoir accepté cette soirée en extra pour une fois. Contente de revoir certaines têtes qu'elle avait plus ou moins bien connu, elle rencontrait aussi de nouvelles membres de cette sororité qu'elle avait parfois elle-même hésité à rejoindre. Mais les choses étaient ce qu'elles étaient et elle avait un autre clan duquel se soucier aujourd'hui, même si elle n'oubliant pas pour autant ses liens amicaux avec celui des Blackened.

Totalement dans son élément en quelques instants derrière le bar, Athena ne tarda pas à prouver pourquoi elle avait été appelée en renfort pour ce soir par la propriétaire des lieux. Efficace, souriante, à l'aise et vendeuse, que demander de plus pour faire tourner correctement et de la meilleure façon possible un bar ? Et après avoir servi un nouveau groupe de clients, elle finit par se tourner vers une autre femme à qui elle ne tarda pas à adresser la parole… En usant de son humour qui pourrait être considéré comme douteux pour certains mais qui marchait quand même dans la plupart du temps. Ce qui semblait d’ailleurs être le cas avec la femme de l’autre côté du bar étant donné qu’elle rentra assez facilement dans le jeu de la métisse. Et qui renchérit même quelques instants plus tard, étirant encore un peu plus le sourire d’Athena. Enfin quelqu’un qui a le même genre d’humour qu’elle pour ce genre de chose.

- Rapide, indolore et qui se boit, ça tombe bien, c'est ma spécialité.

Plaisanta même légèrement Athena toujours avec ce même sourire sur les lèvres. Même si cela ne l’empêcha pas d’écouter jusqu’au bout les demandes de la cliente de l’autre côté du bar concernant le degré d’alcool demandé dans le “poison” en question. Et le prétexte pour cela, le fait de rentrer à pied, ne fit qu’étirer encore un peu plus le sourire de la métisse qui se permit même un très léger rire.

- Je peux vous proposer un Cuba Libre avec pas beaucoup de Cuba mais beaucoup de Libre. Ou un classique Club Soda. Sauf si vous avez une autre envie où il me suffira de faire attention à pas mettre trop d’alcool.

Proposa-t-elle assez naturellement et toujours de manière assez avenante… Et commerciale aussi, mais ça, autant le garder pour elle. Elle avait toujours préféré proposer des choses aux “faites-moi la surprise” ou équivalent des clients face à elle. Pour une raison toute conne mais diablement raisonnable quand même : éviter le moment gênant d’un éventuel “ah mais j’aime pas ça” de la part du client. Une chose clairement chiante pour tout le monde : le client qui se retrouve avec un verre qu’il n’a pas envie de boire, Athena qui doit balancer ce verre et la trésorerie qui, du coup, perd dans l’affaire vu qu’on fait rarement payer ce genre de verre dans ces situations. Et puis, d’un point de vue humain et social, elle se disait que c’était quand même préférable aussi d’avoir le choix, sur suggestion si pas d’idées, plutôt que se faire imposer quelque chose non ? Même si elle avait pour consignes “avec des bulles” et pas trop chargé, ça restait quand même assez court de son point de vue pour éviter un possible faux pas.

Quoi qu’il en soit, et une fois que la femme de l’autre côté du bar lui donna une réponse, elle s’éloigna quelques instants. Juste le temps de préparer le verre de la femme au “poison rapide et indolore” et rendre service à une de ses collègues d’un soir en s’occupant d’un autre cocktail pour elle. La joie de l’expérience qui la rendait bien plus efficace que certaines barmaids plus jeunes dans le métier pour certains cocktails justement. Mais bref, ceci est encore un autre débat. Pour l’heure, ses verres prêts, elle en attrape qu’un sur les deux pour retourner vers la femme au poison gazeux un peu plus loin.

- En général, les gens qui tirent la même tronche que vous me demande de bien charger leur verre pour essayer d'oublier. Du coup, j'avoue que je ne sais pas trop si je dois être admirative ou inquiète.

Lança-t-elle tout en plaçant le verre devant l’autre femme et un peu plus sérieusement cette fois. Elle admettait que ce qu’elle venait de faire là était limite la porte ouverte à une confession de comptoir ou à un bon envoi sur les roses dans les règles de l’art, chose dont elle n’était pas vraiment fan ni dans un cas ni dans l’autre, mais bon… Son côté commercial, relation client et tout ça qui avait pris le dessus durant ces quelques secondes. Et la curiosité aussi, il fallait bien l’avouer. Parce que comme elle venait de le dire si honnêtement, en général, les gens qui semblaient avoir passé une journée de merde comme le laissait suggérer la gestuelle de cette femme avaient tendance à commander des verres bien chargés en alcool.


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MessageSujet: Re: [TERMINE] Au détour d'un verre   [TERMINE] Au détour d'un verre EmptyMar 14 Nov - 20:36

Alors pourquoi pencher pour l’option des bulles ? Allez savoir. Parfois mon pilote automatique prend le dessus sans pour autant demander mon avis. Ça arrive d’ailleurs de plus en plus souvent. Peut-être bien que je devrais m’en inquiéter. Peut-être bien oui. Fait est que ce n’est pas le cas. Pas encore du moins. Il remplit très bien son rôle et c’est, à quelques bricoles près, le truc le plus fiable sur lequel je puisse compter. Alors si mon commandant de bord veut des bulles, des bulles il aura. Et si pour cela l’avion doit piquer du nez, qu’il en soit ainsi fait !
Je trinquerai à cet aveu de culpabilité (ou plutôt, de manque de) dès que la serveuse aura décidé quelle boisson se prête le plus volontiers à mes désidératas.

Même si, j’en conviens, c’est assez vague. Le champagne est la première option qu’il me vient spontanément à l’esprit. Sauf que je ne suis pas certaine que ce genre de bouteille existe de ce côté-ci du mur. Encore moins à disposition de monsieur-madame tout-le-monde. Ce que je suis, inutile de le nier. Je n’ai pas de titre exorbitant. Je n’ai pas le charisme d’une célébrité (et encore heureux, j’ai déjà suffisamment de fans à me coltiner ainsi). Et je n’exhibe pas à tous les coins de rue l’étendue de ma fortune. Et je parle bien des comparatifs locaux, car de l’autre côté du mur je ne suis jamais qu’un individu lambda née du bon côté. Là encore, du bon côté de quoi ? Car à bien y creuser, j’ai vu le jour de celui-ci, de côté je parle. Peut-on dès lors parler d’un bon et d’un moins-bon (à défaut de pouvoir dire mauvais) quand on évoque Downfall dans la comparaison ?

Oui bon, je suis clairement en train de partir trop loin dans mon délire solitaire et il me faut vraiment un verre. Cela aussi semble être une constante qui revient de plus en plus souvent dans l’histoire. Moi qui avais pourtant réussi à décrocher d’une première addiction. Serait-ce pour cela qu’il est d’autant plus facile (et agréable) de se laisser porter par une seconde ?
Puis, on parle seulement d’un verre de bulles … non ?
Pour le moment du moins.

Le léger rire qui s’échappe de la bouche de mon autoproclamée interlocutrice du moment me sort de mes pensées. Tant mieux car j’ai tendance à vite m’enfoncer et ce n’est pas toujours très beau à voir. Enfin, de l’extérieur il me semble que ça passe juste pour un désintérêt total. Le ick c’est l’autre côté (tiens encore un !) du miroir. Celui où je sombre et duquel j’ai de plus en plus de mal de me dépatouiller. Autant se concentrer sur les éléments extérieurs qui, volontairement ou non, m’offrent les branches nécessaires auxquelles m’accrocher. Jusqu’à la nouvelle chute …

Je vais pour le club libre (ou le cuba soda, je ne sais même plus la connerie que je balance ; est-il que le coca ce n’est pas trop mon dada – qu’est-ce que je peux être difficile quand je m’y mets) et regarder la demoiselle s’éloigner d’un air parfaitement professionnel et même, oserais-je le dire, quelque peu avenant. Pourtant quelque chose me dit qu’elle n’est pas nouvelle ici. Du moins pas dans ce taf. Peu importe au final, tant que sa mistouille n’est pas infecte à boire et respecte les quelques consignes de base : des bulles, mais pas trop. Ah non, ce n’est pas exactement ce que j’ai dit.

Je cligne quelques fois des paupières afin de revenir à l’instant présent. Celui où la serveuse débarque avec le breuvage, agrémenté de sa rondelle d’agrume et son petit parasol arc-en-ciel. Je me demande vaguement si le choix de la couleur lui appartient ou si tout ceci n’est que le fruit de ce stupide et perpétuel hasard. J’ignore vers laquelle de ces deux possibilités va ma préférence. Est-ce vraiment important ? Je reformule : est-ce qu’elle en a seulement quelque chose à battre ? Probablement pas, aussi professionnelle puisse-t-elle être et paraître.

Elle tient mon verre quelques instants en otage en me balançant une phrase bateau que j’aurais dû laisser couler. Pourtant ce n’est pas vraiment ainsi que se présentent les choses. Sinon ce serait assurément moins drôle.

- « La même tronche que moi ? »

Intéressant choix de vocabulaire, pour ne pas dire autre chose.

- « Développez. »

Que je lui rétorque tandis que le verre passe d’une main à l’autre. Je garde mon entière attention focalisée sur elle, ne faisant même pas miner de toucher à ma commande. Ce n’est pas du champagne, donc ça peut bien attendre un peu.

- « N’est-il pas un peu facile de vous prêter à ce genre de conclusions sur base d’une simple première impression ? »

Soit-elle généralement la bonne.

- « Peut-être bien que je ne suis pas du genre à boire habituellement. »

La bonne blague. Je n’ai jamais autant consommé d’alcool que depuis que j’ai sauté le mur. Avant, au moins, on m’en empêchait. Là limite c’est de l’incitation à la consommation groupée. Pas que cela me déplaise de boire en bonne compagnie. Je n’ai jamais prétendu cela.

- « Peut-être bien que je suis une personne raisonnable et prévoyante en ce qui concerne son trajet de retour. »

J’ai fait ce trajet jusqu’à mon appartement tellement de fois ces derniers mois que je pourrais même l’entamer les yeux bandés. Je ne vais pas pour autant m’y risquer. Une fracture nasale ça suffit. Et les mauvaises rencontres, ça suffit pour un moment. Bien que …
Non. Stop. On ne va même pas envisager cette piste.

- « Ou peut-être bien que j’en ai juste marre de me fourvoyer dans certains sentiments à l’évidence à sens unique. »

Et hop, je renverse ma tête en arrière et vide mon club-quelque-chose cul sec.

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D. Athena Reyes
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Au détour d'un verre   [TERMINE] Au détour d'un verre EmptyDim 24 Déc - 11:18

Au détour d'un verre


Jusqu'à maintenant, la soirée d'Athena se passait plutôt bien pour une soirée en tant qu'extra. Bon, elle était sur un terrain connu quand même vu les nombreuses années qu'elle avait passé dans ce quartier mais il fallait bien avouer que depuis qu'elle était partie bosser au Fight Club à Skid Row, ses priorités avaient pas mal changées et elle n'avait plus vraiment pris de temps pour venir à Van Nuys. Aussi bien pour bosser que pour rendre visite aux amies qu'elle s'était faite au cours des années dans ce quartier. Du coup oui, cela lui faisait plaisir de revenir bosser l'espace d'une soirée ici et oui, comme déjà dit, les choses se passaient plutôt bien… Jusqu'à maintenant en tout cas. Parce qu'il fallait bien avouer que le sourire avenant et amical de la métisse avait disparu en même temps que sa bonne humeur quand la cliente face à qui elle était - et avec qui elle venait de tenter d'être sympa - commençait à l'envoyer bouler de manière bien trop hautaine et limite même méprisante du point de vue de la barmaid. Et alors que l'afro-latina prit le parti de se mordre l'intérieur de la joue pendant que la cliente continuait à cracher son venin - et dire qu'Athena avait fait une blague sur du poison quelques instants plus tôt… -, elle ne put s'empêcher d'hausser un sourcil de manière plus que compréhensible quand la cliente en question s'envoya son verre cul sec. Et elle osait parler de la possibilité qu'elle ne buvait pas beaucoup, vraiment ?

- Si vous voulez le prendre comme ça…

Commença finalement par répondre dans un soupir clairement moins amical que quelques instants auparavant la latina tout en se plantant un peu plus face à son interlocutrice. Elle s'offrit encore une seconde ou deux pour faire en sorte de se rappeler qu'elle n'était pas "chez elle" si on peut dire ce soir. Elle ne pouvait pas vraiment se permettre d'envoyer chier cette nana de manière aussi violente qu'elle aurait pu le faire au Fight Club. Elle n'était là que pour un soir alors inutile de faire une sale réputation à la propriétaire de ce bar, d'autant plus qu'elle s'entendait bien avec elle. Mais clairement, ce n'était pas pour autant qu'elle comptait se laisser marcher sur les pieds. Oh non, loin de là même parce que ce n'était clairement pas dans ses habitudes de se laisser faire et jouer les carpettes à la moindre personne ayant besoin de vider sa frustration sur quelqu'un qui n'avait rien à voir dans l'histoire. Le temps de faire ce point mental avec elle-même, elle se permit d'apposer ses deux mains sur le comptoir, bras un peu écartés et en se penchant légèrement vers l'autre femme de l'autre comptoir du bar.

- Quand quelqu’un ne boit pas régulièrement ou peu, il a une ou deux commandes qu’il prend toujours. Parce qu’il connaît son degré d’alcool et combien il peut en boire. Jamais il ne laisse le choix au barman face à lui. Sauf s’il a décidé de se bourrer la gueule ce soir et d’y aller en mode "rien à foutre".

Disparu le ton plutôt sympa et amical pour le coup, Athena se faisant nettement plus sèche elle aussi mais sans pour autant élever la voix plus que de raisons ou se montrer agressive. Juste plus froide et sèche mais aussi neutre que possible en dehors de ça. En même temps, l'autre femme l'avait un peu cherché non ?

- Pour le trajet, vous êtes à pieds et à Van Nuys en tant que femme. Il suffit d’un geste de ma part pour qu’une nana de la sécurité vous ramène chez vous si j’estime que vous êtes pas en état de le faire solo de manière safe. Comme toutes les autres barmaids aussi.

Enchaîna rapidement la barmaid tout en commençant à se redresser et en désignant rapidement autant des yeux que d'un geste de la main une des nanas de la sécurité du quartier quand il fut question d'elle.

- Et en parlant des autres barmaids, dès qu’elles ont vu votre gueule du jour, elles ont soupiré d’une manière qui veut tout dire.

Le ton d'Athena aussi voulait tout dire à cette phrase, tout comme son regard sur la femme en face d'elle. Bref, pas difficile de comprendre qu'elle était visiblement bien connu du bar, ou du quartier, sans qu'Athena ne se soit pour autant intéressée à la raison de ça. Mais pour le moment, elle commençait à se faire une petite idée de pourquoi elle était connue de ses collègues de Van Nuys, surtout vu les soupirs en question dont elle avait parlé plus tôt. Le genre de cliente qui peut être adorable ou méga chiante selon la journée qu'elle a passé et dont on pouvait facilement comprendre le genre de journée qu'elle avait passé à son expression, sa façon de marcher ou un détail de ce genre que les barmans ont l'habitude de remarquer sans réellement s'en rendre compte. Le genre de chose qui alimente vite les clichés qu'Athena déteste mais qui se font quand même bien trop naturellement. Parce que l'air de rien, c'est aussi ce qui permet à une barmaid comme elle de savoir comment se comporter selon la personne assise de l'autre côté du comptoir pour pas avoir d'emmerde. Et si là, l'afro-latina s'était bien plantée en pensant que la femme lui faisant face avait besoin d'un peu de sympathie pour retrouver le moral, et pas qu'elle se mettrait à envoyer chier les gens juste parce qu'on tentait d'être sympa avec elle, restait que dans près de 9 cas sur 10, l'instinct d'Athena et son expérience dans ce genre de domaine lui avaient toujours bien servi. Dans un nouveau soupir, elle reprit immédiatement le verre vide devant la cliente, se faisant encore une fois violence pour ne pas se comporter comme elle aurait pu le faire au Fight Club.

- Je suis pas psy, et loin de là-même, et je déteste le cliché des barmaids psy de comptoir. Mais près de 18 ans derrière un bar, ça vous en apprend pas mal sur les gens quand même.

Balança presque aussitôt Athena, et encore une fois sans laisser le temps à l'autre femme de pouvoir répliquer, en commençant à remplir de nouveau le verre en question. Avec la même chose que précédemment et les mêmes doses, tout en expliquant combien son boulot pouvait lui en apprendre sur les gens l'air de rien et sans avoir à se coltiner des études et un diplôme à la con. Même si parfois, elle aurait préféré ne pas avoir développé ce genre de compétences, consciemment ou non, parce que cela ne faisait justement qu'alimenter le gros cliché qu'elle venait de dénoncer à la femme en face d'elle. Dont elle ignorait totalement le boulot d'ailleurs soit dit en passant. En tout cas, et presque comme preuve que les choses sont quand même parfois bien faites, elle termina de préparer le verre de l'autre brune en même temps qu'elle termina sa dernière phrase. Lui permettant alors de faire de nouveau glisser le verre vers la cliente, encore avec ce geste et cette notion de la distance qui prouvaient aisément son expérience derrière un bar.

- Celui-ci est offert par la maison. Une compensation d’avoir voulu être sympa quelques minutes, un signe de compassion pour les sentiments à sens unique, autre chose, prenez-le comme vous voulez.

Acheva finalement Athena, se retenant de faire un petit geste de la main montrant bien son désintérêt pour l'opinion que pourrait se faire cette nana. De toute façon, cette dernière avait bien fait comprendre qu'elle n'avait pas envie de compagnie, même l'espace d'une seconde ou deux, alors pourquoi s'emmerder à faire un effort ? Mais maintenant, Athena comprenait parfaitement le soupir de ses collègues d'un soir à l'arrivée de l'autre femme au comptoir. Et histoire de s'assurer que l'afro-latina n'allait pas continuer sur sa lancée et finir à un moment donné par demander à une de ses collègues de lui tenir ses boucles d'oreilles, elle finit par s'éloigner de l'autre femme, non sans un dernier regard à son adresse lors de ses premiers pas. Il y avait d'autres clients qui attendaient aussi d'être servis ou resservis et qui étaient nettement moins désagréables pour une simple question.


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MessageSujet: Re: [TERMINE] Au détour d'un verre   [TERMINE] Au détour d'un verre EmptyJeu 25 Jan - 21:10

Et peut-être bien que ci et peut-être bien que là et Paris et ses bouteilles et j’emmerde Paris !
Le verre cul sec, c’est aussi du ressort du pilote automatique. Mais probablement juste dans l’espoir de me la fermer. Il n’a pas tort, je cause trop. Beaucoup trop. Et pour une fois pas toute seule. Sinon ce serait moins drôle. Et tellement plus facile. À l’appart, il n’y a personne pour me contredire. Ou pour me couper. Ou juste pour me fixer bien méchamment jusqu’à ce que je la ferme. Il y a bien Bob (du-uh), mais il s’en fout comme de son premier panier. Et encore, ça a dû être celui qu’on m’a gentiment fourré dans les pattes à la fourrière. Pas qu’il en avait quoi que ce soit à faire. Ni de près ni de loin. Bien sûr que non, le canapé était tellement plus confortable. Et comment le lui refuser après le parcours du combattant qu’il venait de traverser ? Et encore combattant c’est que je m’attendais à trouver. Pas qu’il avait dû le subir. Mais je m’égare.
Encore.
Toujours.
Hashtag TheStoryOfMyLife.

Les bulles descendent dans mon gosier sans même prendre la peine d’y laisser un espoir de dégustation. Mais est-ce seulement pour cela que je me suis perdue au bar ? Il va sans dire que je n’avais déjà pas à être ici dans un premier temps. Alors pourquoi diable est-ce que je me torture de la sorte à tire larigot ? C’est une question qui se vaut. Et j’ai bien quelques réponses cinglantes qui me vient spontanément à l’esprit. Sauf que voilà, ce n’est ni le lieu ni le moment. Ça ne l’est jamais. Pourquoi regarder la réalité en face quand il suffit de détourner le regard ?

En parlant de cela, à mon tour (non parce que je l’ai vue hein, faut pas croire) de hausser un sourcil tandis que je vois la barmaid prendre position (dans tous les sens du terme). J’ai la désagréable sensation que je vais me ramasser le sermon de l’année. Pourtant, dans mes souvenirs je n’ai rien dit ou fait qui aurait pu entraîner une telle réaction de sa part. C’est plutôt moi qui aurait dû prendre la mouche de par le choix de son vocabulaire. De toute évidence, ce qui est dit est dit. Ce qui est fait et fait. Et ce qui reste à faire … eh bien ça attendra. Si elle pense m’impressionner, qu’à cela ne tienne. Je ne suis plus à ça près. Et puis ça me fera peut-être du bien quelqu’un qui me claque mes quatre vérités en face. Reste à découvrir de quelles vérités on parle. Et de combien ça va me coûter pour effacer mon ardoise. À moins que ce soit une question d’ego. Alors autant sauter directement jusqu’à l’addition et qu’on passe à autre chose.

J’encaisse la première réplique sans problème. C’est un peu facile comme préjugé. Ce n’est pas parce qu’on boit pas ou peu que cela a toujours été le cas par le passé. Ou qu’on ne peut pas savourer un bon verre. Cependant, il est vrai que je n’aurais pas commandé un truc improvisé s’il avait été dans mon intention de savourer ma boisson. Il m’aurait suffi de marcher une heure jusqu’à mon appart et d’ouvrir une bonne bouteille. On en revient, de fait, toujours à la même question : que diable est-ce que je fous ICI ?

Next !
Un seul geste de votre part hein ? Pour me ramener chez moi ? Sur plus d’une heure de marche ? Que suis-je bête, on prendra la moto voyons ! Et vous pensez sincèrement que vous allez trouver quelqu’un pour se taper ce sale boulot ? Non parce que vous venez quand même juste d’enchaîner avec le fait que ma, je cite, gueule du jour ne leur plait clairement pas.
Tronche, puis gueule ; c’est que je vais finir par penser qu’il y a un souci avec mon visage. Outre le nez fracturé, il me semble pourtant aussi symétrique que celui de toute autre personne actuellement présente à ce bar. Mais après tout, qui suis-je ?

La femme qui vient se faire chourer son verre. Que je n’ai même pas essayé de retenir. Pas envie de me faire griffer en plus de manquer de me faire mordre. Je reste d’ailleurs parfaitement neutre à sa prochaine relance. Et ce n’est pas manque de vouloir éclater de rire. Son choix de mots est absolument, mais alors ab-so-lu-ment grandiose. Si elle avait voulu le faire exprès, elle n’aurait pas vu viser plus juste. C’est assez cocasse de se rendre compte qu’on fait le même job et que notre degré d’expertise frôle le match parfait. Je ne vais pour autant pas lui faire l’affront de lui balancer en pleine face (oui parce que moi j’arrive encore à peser mes mots dans le feu de l’action … et elle probablement aussi vu le tempérament latino qui doit couler dans ses veines).

Je l’observe remplir mon verre une seconde fois. Ce que je ne lui ai pas demandé. Ce qu’elle sait. Ça prouve aussi que malgré mes paroles, elle n’en croit pas un traitre mot. C’est dommage. Mais c’est son problème. Je ne compte vraiment pas me saouler. Pas ici du moins. Ni me faire ramener à l’appart par une blackened qui en a marre de me voir traîner dans le coin. Au moins je suis fixée sur ce point-là. Je ferais bien de me trouver un autre endroit où aller passer mon temps libre. Mais ça, on le savait déjà. Reste à découvrir si cet endroit existe. En tout cas pas dans le quartier à l’évidence …

J’attrape le verre qu’elle me glisse avec une dextérité semblable à la sienne. J’aurais pu le laisser passer. Juste histoire de marquer le coup. Mais à quoi bon vu que la guerre a d’ores et déjà été déclarée ? Puis certains réflexes ont la vie dure. Je n’y touche pour autant pas davantage. Ce n’est parce que le premier y est passé cul-sec que ça dévoile la donne pour le reste de la soirée. Je sais me contenir. C’est juste que parfois je n’ai tout simplement pas envie.

Je la regarde s’éloigner après une dernière repartie (peut-on vraiment parler de cela vu qu’elle est la seule à parler dans l’histoire ?). Je ne rétorque pas. Là encore, à quoi bon ? Je repose mon regard sur mon verre. Le deuxième. Avec ses petites bulles qui éclatent tout contre la paroi. Je me laisse distraire pendant un instant. Puis je me lève et pars en direction des sanitaires. Mon sac est resté dans mon sillage. Je n’y pense qu’à retardement. Je ne retourne pas sur mes pas et continue sur ma lancée. Heureusement, l’endroit est désert. Ce qui est rarement le cas. Je ne vais pas m’en plaindre. Je rentre dans la première cabine qui se présente à moi, m’accroupis et remets le (maigre) contenu de mon estomac. Boire sur un ventre vide, ce n’était pas l’idée du siècle. Surtout pas les bulles. Peut-être bien que c’est pour cette exacte raison que je les ai commandées … allez savoir. Il faudrait que je pense à manger davantage. Oui … il faudrait.

Je finis par sortir de là et passer par la case rafraichissement. Tandis que j’observe ma gueule du jour dans le miroir, deux blackened en pleine conversation pénètrent les lieux. J’ai droit à un regard scruteur, comme pour peser le pour et le contre de mon humeur justement. Les salutations s’arrêtent là et elles reprennent leur conversation amusante comme si de rien n’était. Et surtout pas moi. Tant mieux, ça m’arrange.
Je termine de sécher mon visage et je retourne à mon emplacement d’origine.
Où je retrouve mon (deuxième) verre.
Mais pas mon sac.
Je ne sais même pas si c’est censé me faire rire ou pleurer.
N’est-ce pas la même chose ?

- « Excusez-moi ... »

C’est bien ma veine de devoir interpeller la barmaid que j’ai réussi à vexer sans même avoir à fournir le moindre effort.

- « Vous n’auriez pas ... »

Ouais non, ça ne va pas le faire et c’est juste tendre une perche supplémentaire pour me la planter en plein dans la rétine. Alors si on pouvait éviter. Du moins ce soir. Une prochaine fois peut-être.

- « Vous acceptez la plonge comme moyen de rémunération ? »

Je n’ai pas touché le verre de la pitié, mais le premier je tiens quand même à le payer. Et vous ne faites pas crédit. Je le sais, vous le répétez bien assez souvent à la clientèle de base. Même si perso je n’en ai jamais eu besoin. Et je fais partie de la base entre-temps … non ?

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D. Athena Reyes
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Au détour d'un verre   [TERMINE] Au détour d'un verre EmptySam 17 Fév - 16:27

Au détour d'un verre


Malgré les soirées de merde parfois et les clients chiants assez réguliers l’air de rien, Athena aimait son job. Dire que cela avait toujours été son plan de carrière serait mentir et de loin, surtout quand on sait qu’elle avait commencé à bosser derrière un comptoir pour compléter un peu ses finances, mais bon… Cela lui plaisait quand même suffisamment pour continuer à faire ce boulot tant d’années après et surtout pour se donner les moyens de devenir gérante de son propre bar. Pas ici, pas de ce quartier dans lequel elle avait pourtant débuté mais qu’importe. Reste qu’elle aimait son taff, même si elle venait de se prendre la tête avec un de ces clients chiants évoqués plus tôt. Enfin, une cliente en l'occurrence, qui semblait vouloir se croire plus haut que le reste du monde à monter sur ses grands chevaux et à faire son petit numéro de Duchesse Balai-Dans-Le-Cul. Quelques répliques d’un ton montrant qu’elle était loin d’être une carpette sur laquelle on pouvait s’essuyer la merde des pieds et Athena s’était déjà écartée d’elle, comprenant allègrement la réticence de ses collègues de ce soir pour s’occuper de cette nana.

Mettant rapidement cette histoire de côté, plus que bien exercée à faire ça, la métisse continua son service comme si de rien n’était. De toute façon, il y avait suffisamment de monde ce soir pour avoir autre chose à faire que ruminer plus longtemps que nécessaire cet échange avec l’autre femme. Elle venait d’ailleurs d’être interpellée par un autre client, proche de là où la Duchesse Balai-Dans-Le-Cul était installée, quand elle remarqua que cette dernière semblait être partie. Oh, sans doute que la façon de lui répondre d’Athena n’avait pas dû lui plaire. Qu’à cela tienne ! Vu la tronche qu’avaient commencé à tirer les autres barmaids à son arrivée et le monde qu’il y avait encore dans le bar, la métisse doutait fortement qu’elle se ferait engueuler pour l’avoir fait fuir. Pourtant, alors qu’elle arrivait presque au niveau du client l’avait appelé, elle remarqua le sac à mains encore posé sur l’un des tabourets hauts du comptoir. Un sac à main dont la propriétaire ne faisait aucun doute.

- Non mais je rêve.

Soupira-t-elle rapidement pour elle-même tout en s’arrêtant à hauteur du sac à main, malgré le comptoir entre lui et elle. Elle tourna pourtant le regard vers le client pour prendre sa commande, lui répondant qu’elle s’en occupait dans un petit instant. Non sans un nouveau soupir, elle se tourna vers une de ses collègues du soir, bossant à plein temps dans ce bar, pour s’assurer de la politique de la maison dans ce genre de situation. Une fois qu’elle eut confirmation de ce qu’elle pensait, Athena se hissa donc en partie sur le comptoir, basculant comme elle le pouvait son torse dessus et allongeant le bras pour attraper ce maudit sac. Est-ce qu’elle remarqua sans difficulté le sourire bien gras d’un client en profitant allègrement pour reluquer sa poitrine ? Evidemment ! Tsss, ces hommes, tous les mêmes, s’agaça-t-elle mentalement en se redressant enfin, le sac de l’autre côté du comptoir avec elle. Un rapide coup d'œil à l’intérieur du sac comme demandé pour s’assurer qu’il n’y ait pas de mauvaise surprise et déjà la métisse le rangeait un peu plus loin, avec ceux de ses collègues et le sien. Bon, et maintenant, la commande qu’on lui avait passée quelques instants auparavant !

Elle eut le temps de servir trois ou quatre autres commandes encore et de profiter de quelques secondes de répit entre deux d’entre elles pour plaisanter avec une autre barmaid quand Athena se fit de nouveau interpeller. Oh tiens, Duchesse Cul-Coincé le retour. S’approchant d’elle alors qu’elle commençait déjà à avoir l’air de chercher ses mots, la métisse ne put pourtant retenir un léger sourire amusé quant à la question de payer en faisant la plonge. Même si l’idée était intéressante, il n’en restait pas moins qu’Athena pensait que l’autre femme serait bien déçue de découvrir à quel point les barmaids derrière le comptoir sont plus ou moins habituées à la faire au fur et à mesure grâce à un mini lave-vaisselle fait exprès pour les bars ou via un évier installé derrière le comptoir prévu pour aussi, selon les moyens de chacun.

- Hmm non, je crois pas que ça ait changé à ce niveau-là.

Commença par lancer Athena en continuant de se diriger vers l'autre femme mais sans s'arrêter pour autant une fois à son niveau.

- Mais pas de panique. On vous l'a mis en sécurité.

Enchaîna-t-elle presque aussitôt et en la dépassant déjà. Avait-elle réellement besoin de préciser de quoi elle parlait ou l'autre brune avait-elle déjà compris par elle-même ? Oh, Athena ne se serait pas permise de remettre en question l'intelligence de la Duchesse. Peut-être juste l'intelligence sociale à la rigueur mais ceci était une autre histoire.

- Barmaids, punching ball, psys de comptoir ET agents de sécurité. Plusieurs casquettes mais toujours qu'un seul salaire.

Ronchonna-t-elle pour elle-même au moment de se pencher pour récupérer le sac à mains de la cliente. Même si elle se remit à sourire en entendant une de ses collègues passer derrière elle et soupirer un "m'en parle pas". Un autre avantage en réalité à être gérante de son propre bar et accessoirement une des bras droits de The Man, mais inutile de le crier sur tous les toits pour autant. Le sac de la cliente casse-pieds dans les mains, Athena finit par se redresser assez rapidement avant de retourner vers la propriétaire du sac. Et de lui tendre par-dessus le comptoir une fois arrivée à son niveau.

- Et pour prévenir, d’une femme à une autre, j’ai dû regarder rapidement ce qu’il y avait dedans… Avec ce qu’il s’est passé ces dernières années dans le quartier, la politique de la maison veut qu’on s’assure que vous nous aviez pas laissé un petit cadeau explosif ou un truc de ce genre.

Ajouta-t-elle au moment où l'autre brune reprenait son sac à mains. Oui, d'une femme à une autre, elle savait parfaitement combien elle aurait détesté qu'on se permette d'ouvrir son sac à mains. Mais elle préférait quand même être honnête sur ce genre de sujet parce qu'elle aimerait qu'on le soit si les places étaient inversées. Et puis bon, en plus de ça, elle a bien précisé qu'elle ne l'a pas fait par pure curiosité mal placée mais parce qu'elle avait des consignes. Des consignes qu'elle comprenait d'ailleurs parfaitement vu toutes les merdes que de la DPD avait pu faire vivre aux filles de ce quartier. Alors ouais, une bombe planquée dans un sac à mains abandonné ou une autre surprise de ce genre, ça n'aurait rien de bien déconnant. Même si la Duchesse Balai-Bien-Profond n'avait pas vraiment le profil d'une poseuse de bombe mais bon… Ne dit-on pas que ceux qui n'ont pas la tête de l'emploi pour ce genre de chose sont les meilleurs ? Un peu plus et elle pourrait presque soupirer en s'engueulant mentalement d'arrêter de penser comme la bras droit de Maddy, ne serait-ce que le temps d'une soirée hors de Skid Row.


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MessageSujet: Re: [TERMINE] Au détour d'un verre   [TERMINE] Au détour d'un verre EmptyMar 5 Mar - 20:58

Mes tripes me font savoir qu’ils n’ont pas trop apprécié ce petit aller-retour improvisé jusqu’aux sanitaires. Même si c’est clairement mon œsophage qui a le plus morflé. Puis j’ai ce sale goût qui me reste collé au palais et cela malgré toute l’eau que j’aurais pu avaler. Ce que je n’ai d’ailleurs pas fait. Juste une gorgée pour rincer ma bouche. À peine de quoi effacer les traces du crime commis. Garder les apparences. Nier l’évidence. Ça aussi ça fait partie intégrante de ma philosophie de vie maintenant. Pour autant que l’on puisse vraiment qualifier cette situation de vie.

L’arrière-goût reste néanmoins omniprésent. Il faut dire qu’il me lâche rarement. C’est peut-être aussi pour cela que je bois. Pour masquer. Pour oublier. Au moins le temps que ça descende.
Cette pensée m’occupe les quelques neurones encore en activité (les autres sont probablement en train de jouer une partie de cache-cache quelque part loin de mon crâne) tandis que je zigzague tant bien que mal entre les corps en mouvement. C’est qu’avec le temps j’ai vraiment appris à exceller dans ce sport. Preuve supplémentaire que je passe clairement beaucoup trop de mon temps libre dans cet endroit. Ça tombe ce sera la dernière fois. Quand le personnel commence à se plaindre entre eux n’est-ce pas …

Est-ce que je devrais le prendre personnellement ? Oui, probablement. Même si je ne sais pas vraiment en quoi mon comportement pourrait les déplaire ? Enfin je veux dire : je ne bave sur aucune des filles, je ne les harcèle pas, je ne balance pas des cris porcins à tout va et je paie toutes mes consommations en temps et en heure. À ma connaissance je n’ai jamais été condescendante envers la moindre des résidentes de Van Nuys. Alors peut-être que c’est mon moi naturel qui les déplait. Ou alors mon aura poisseuse qui commence à être visible à des kilomètres à la ronde (même s’il y a bien toujours quelqu’un ou quelque chose pour vouloir vérifier cette théorie du complot). Peu importe finalement, vu que la finalité (justement) reste sensiblement pareil : je – ne –suis – pas – la – bienvenue.
Suffisait de le dire chère madame, pas besoin d’être désagréable pour autant.

Ainsi donc je me dirige une nouvelle fois vers le bar, histoire de récupérer mon sac avant de suivre les indications du plus grand nombre. Déjà j’ai besoin de mes clés pour rentrer. Sinon il va falloir que je passe par chez Love. Et comme elle est de service ce soir, je vais devoir me coltiner sa mère. Qui commence doucement à démontrer les signes annonciateurs d’une crise en devenir. Je comprends d’autant plus sa fille qui a décidé de découcher ce soir. Est-ce pour autant à moi de me ramasser la douche froide ?
Non non, inutile de répondre.

Alors quand je remarque mon tabouret vide, j’hésite honnêtement entre rire et soupire. Si j’avais encore un doute sur le rôle du karma dans cette vaste blague que représente ma vie (eh oui, toujours elle) …
J’envisage de demander à la barmaid si elle n’a pas vu la bête dans les parages (heureusement ce n’est pas Guzzi, cela m’aurait vraiment fait râler qu’il se carapate avec une main inconnue celui-là ; then again, propriétaire indigne que je fais), mais me ravise avant de finir ma phrase. C’est un coup à me ramasser un sermon, une gifle, une insulte … et j’en passe. Elle arriverait encore à me traiter de menteuse, d’usurpatrice, d’affabulatrice et ainsi de suite. Tout pour ne pas payer mon verre. Il suffirait pourtant de réfléchir un peu pour se rendre compte qu’il m’aurait suffi de faire demi-tour et me barrer sans un mot de plus. Mon visage est d’ores et déjà fiché partout dans le coin. ET en plus j’aurais vraiment pu en rajouter une couche en partant sans régler ma note pour ma dernière soirée en ce lieu. Si j’étais vraiment de mauvaise foi, OUI, j’avais clairement le choix.

Je prends sur moi. As usual. Et je vais pour lui proposer de ne pas déguerpir avec un crédit en cours. No hard feelings. En tout cas, en ce qui me concerne je n’en ai pas à son encontre. À quoi bon d’ailleurs ? On a royal échangé une trentaine de mots chacune. Pas de quoi se faire plus qu’une première impression faussée. Enfin, il y a bien de l’idée (on est d’accord), mais juste un goût de trop peu que pour vraiment en tirer la conclusion qui s’impose. Là encore : en ce qui me concerne moi. Elle, elle a peut-être (probablement ?) déjà son idée toute faite sur le cas Mickaëla Andersonn. Paix à son âme. Et bonne chance à celle qui s’est barrée avec sa carte d’identité.

Je ne capte pas immédiatement le sens de la réplique de mon ex-interlocutrice qui redevient par la même occasion l’actuelle. Qu’est-ce qui n’a pas changé de quoi ? Je la suis du regard vu qu’elle me dépasse sans rajouter une petite information croustillante supplémentaire. J’en viens presque à me demander si c’est bien à moi qu’elle parle (et là j’ai la petite voix de de Niro qui me balance la réplique de son film culte). Mais comme elle enchaîne avec une deuxième phrase qui fait vachement plus de sens (vu le contexte), force et de constater que oui. Je continue à la suivre du regard tandis qu’elle récupère ma bestiole lâchement abandonnée le long d’une route blindée. Propriétaire indigne que je fais !

Je l’entends tout juste marmonner un truc entre ses dents. Impossible de déterminer si c’est toujours à moi qu’elle parle ou pas. Ou carrément DE moi. Ce qui est parfaitement humain. Déjà que la première impression n’a pas été facile à avaler. Je n’ai d’ailleurs toujours pas compris pourquoi exactement. Mais ça doit être moi. Et mon effet naturel sur les filles qui bossent ici …

J’accepte le sac qu’elle me tend depuis l’autre côté du comptoir en hésitant encore entre baisser la tête (faut être c*n ou c#n pour laisser traîner ses affaires dans un endroit pareil ?) et la remercier pour le côté avenant de sa profession (et le fait qu’elle a réussi à faire fi de son ressenti à mon égard pour sauver ce qui peut bien se cacher dans mon sac, autant dire – pas grand-chose). Mais là encore elle me devance et m’informe avoir zieuté à l’intérieur par souci de précaution. Ça ne m’avait même pas effleuré l’esprit qu’elle ait pu le faire. Et ça ne me fait ni chaud ni froid. Elle aurait encore pu me voler les quelques billets qui s’y sont perdus que pour le même prix ce n’était même pas elle. Accuser quelqu’un sans preuves tangibles ? Qui plus est au beau milieu d’un nid de blackened ? Alors on a beau me coller régulièrement l’adjectif de suicidaire, faut pas pousser non plus. C’était mon arrêt de mort assuré. Pas très glamour tout ça. Pas que je cherche à crever sous les strass et les paillettes hein. N’allez pas là me mettre dans la bouche des mots qui ne sont pas miens !

- « Oh vous savez, avec le degré de poisse que je me tape au quotidien ça m’aurait explosé au visage bien avant que je ne pénètre le bâtiment. »

Que je rajoute tout aussi naturellement qu’elle tandis que je récupère mon dû.

- « Ou ça n’aurait pas explosé du tout. C’est encore plus probable. »

Je ne devrais peut-être par déblatérer des conneries pareilles autour d’un sujet aussi sérieux, mais je suis blasée. De tout. De rien. Et plus encore si affinités.
J’ouvre mon sac et pars en recherche d’un billet pour régler la note. Les bons comptes font les bons amis non ? Même s’il n’y a clairement pas la moindre once d’amitié dans l’air ici.

Je finis par extirper un billet de cent dollars dans un état plus que correct que je tends à ma serveuse attitrée pour la soirée.

- « Gardez la monnaie. Voyez-le comme un dédommagement moral personnel. »

Et je ne parle pas uniquement du sauvetage du sac.
On s’en fout du sac non ?
Quel sac ?

- « Si vous pouvez juste en déduire le prix d’un verre d’eau plate. »

Et après je déguerpis pour toujours. Promis.

- « Ça aidera à faire passer la pilule. »

Que je marmonne à mon tour entre les dents tout en commençant à fouiller de manière plus soutenue mon fameux sac en quête d’un anti vomitif ou tout autre comprimé qui pourra faire office de.

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MessageSujet: Re: [TERMINE] Au détour d'un verre   [TERMINE] Au détour d'un verre EmptyDim 17 Mar - 18:39

Au détour d'un verre


Athena savait ce que cela pouvait provoquer de savoir que quelqu'un qu'on ne connaissait pas se permettait de fouiller dans son sac à main. Elle aurait été la première à se mettre à péter un plomb dans ce genre de situation si elle devait être honnête. C'était sans doute pour ça qu'elle préférait être honnête avec cette cliente aussi pour la prévenir que c'était ce qu'elle avait fait. Jeter un coup d'œil dans son sac à mains au moment de le récupérer. Pas par curiosité personnelle comme elle l'expliqua rapidement à la femme de l'autre côté du bar, mais à cause de toutes les emmerdes que les filles du quartier avaient eu à subir ces dernières années et donc à la politique de la maison qui s'y était adaptée pour assurer la sécurité des gens.

Pour le coup, elle ne craignait pas vraiment d'avoir à se prendre la tête avec cette cliente à ce sujet. De toute façon, cette dernière l'avait déjà prise en grippe d'entrée de jeu parce qu'Athena avait osé lui faire une réflexion sur le fait qu'elle avait l'air d'avoir passé une sale journée. Alors un peu plus ou un peu moins… A vrai dire, l'autre femme n'aurait pas sembler être métisse, elle aussi, l'afro-latina aurait presque pu mettre ça sur le compte de sa couleur de peau à elle, ou une connerie de ce genre. Mais bon, Athena n'était pas du genre à ne pas savoir gérer une prise de bec, que ce soit avec un homme ou une femme et quel qu'en soit la raison. Même si pour le coup, elle fut surprise de voir que la cliente préférait presque en plaisanter plutôt que s'énerver ou piquer un scandale. Une chose qui réussit pour le coup à tirer un léger sourire à l'autre métisse derrière le comptoir quand il fut question de poisse.

- Raison supplémentaire dans ce cas pour que quelqu’un d’autre que vous vérifie.

Lâcha alors Athena, avec son léger sourire amusé sur les lèvres et un ton assorti. Elle ne cherchait pas vraiment à faire la paix ou quelque chose de ce genre avec cette femme, juste à détendre encore un peu plus l'atmosphère. Et s'assurer qu'effectivement, la discussion ne tourne pas au scandale. Même si là encore, la cliente reprit presque aussitôt et toujours en tournant ça à la plaisanterie en indiquant même que cela n'aurait sans doute jamais explosé.

- Je crois que c’est l’option préférée de tout le monde ici.

Commenta de nouveau l'afro-latina mais de manière un peu plus sérieuse cette fois-ci. Après tout, le quartier en avait déjà suffisamment baver comme ça pour qu'on rajoute une nouvelle attaque à la liste. Les choses semblaient s'être un peu calmer quand même ces derniers temps d'après ce que lui avaient raconté les filles de Van Nuys, surtout depuis que Gallagher et sa bande de chacal avaient été arrêtés. Mais bon, ce n'était tout de même pas une raison pour trouver un motif d'en rajouter une couche.

De toute manière, Athena n'avait pas vraiment envie d'avoir ce genre de débat ce soir. Et la cliente coupa court à toute forme de poursuite possible de réflexion à ce sujet en posant un billet sur le comptoir. Rien d'anormal aux yeux de la barmaid qui voyait juste là une cliente qui profitait d'avoir retrouvé son sac pour régler sa note. Ce n'est qu'au moment de prendre le billet qu'elle réalisa le montant de ce dernier. Et le fait qu'il était non seulement beaucoup trop élevé pour ce qu'elle avait à payer mais aussi qu'elle allait en avoir pour une éternité pour faire la monnaie sur un tel billet. Elle s'apprêtait à lui demander si elle n'avait pas plutôt un billet plus petit ou la prévenir que ça allait prendre un peu de temps quand la cliente la prit de court en lui disant de garder la monnaie. Un peu hébétée par ça, elle ne pensa même pas à préciser que les pourboires étaient partagés, et qu'elle ne voyait pas vraiment en quoi il y avait besoin d'un dédommagement moral personnel ou un truc de ce genre comme elle venait de le dire. Ou même simplement à faire un commentaire sur le fait que c'était franchement sympa pour les barmaids régulières de cet établissement mais qu'elle n'était pas sûre à 100% que cela suffise pour calmer un peu le jeu entre cette cliente et le reste des barmaids. De toute façon, elle fut vite ramener sur Terre par l'autre femme lui commandant déjà un verre d'eau, à déduire également de la somme qu'elle venait de lui donner.

- Vous savez que ça, c’est gratuit, pas vrai ?

Lança-t-elle rapidement à la cliente avant de tourner les talons pour aller au niveau de la caisse, sans vraiment laisser le temps à l'autre femme de lui répondre. Qu'est-ce qu'elle aurait pu lui dire de toute façon ? Une fois devant la caisse et histoire de se faciliter les choses, Athena attrapa le pot dans lequel elle devait mettre les pourboires de la soirée et se servit dedans pour payer le verre de la cliente avant de mettre le billet de cette dernière dans les pourboires. Oui, elle savait très bien qu'elle avait servi deux verres mais n'avait-elle pas dit elle-même que le second était pour elle ? Même s'il aurait été facile de ne pas respecter ça, ce n'était pas dans le caractère de l'afro-latina de ne pas tenir sa parole. Le sujet clos, elle attrapait déjà un verre propre qu'elle ne tarda pas à remplir d'eau. Histoire de ne pas rendre ce verre trop déprimant, elle y ajouta presque par réflexe un petit parasol coloré des cocktails et se dirigea de nouveau vers la cliente l'ayant demandé pour poser le verre devant elle.

- L’ombrelle aussi, c’est gratuit. Juste histoire d’égayer un peu tout ça.

Au cas où elle puisse avoir un doute sur le fait qu'Athena tente de lui faire payer quelque chose ou un truc de ce genre.


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Mickaëla Andersonn
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Au détour d'un verre   [TERMINE] Au détour d'un verre EmptySam 23 Mar - 20:30

Je cherche et je fouille et je fouille et je cherche.
J’ai carrément déposé mon sac sur le tabouret que j’empruntais précédemment dans le but de mieux m’y plonger. Pourtant ce n’est pas la faute d’avoir un grand sac. Juste assez que pour foutre six milles trucs différents dedans. Comme toute femme qui se respecte. Eh bien non, là encore je vais devoir vous décevoir en faisant éclater vos préjugés faciles. Il n’y a pour ainsi dire rien dans ce sac. Ma carte d’identité (celle-là même que personne n’a vraiment envie de voler), quelques billets jumeaux du précédent (là limite, on pourrait discuter l’intérêt du pickpocketage), un paquet de mouchoirs (basics), un agenda papier (le potentiel voleur trouverait encore à se demander à quoi ça peut bien servir) et … PAS de foutu petite pilule. C’est que j’aurais dû m’en douter en fait. Vu les vilains démons qui continuent à me poursuivre, je ne suis pas censée en avoir sur moi. Même les plus petites. Même les plus inoffensives. Sauf que voilà une pilule restant une pilule, si on ne fait pas le tri par le vide …

Donc je SAVAIS que je n’allais rien trouver dans mon sac. Du moins rien qui ne pourrait ressembler de près ou de loin à ce que je cherche. Bien que … un seul billet suffirait peut-être à négocier un petit comprimé dans une ruelle sombre à l’arrière de Van Nuys. Encore une fois, fichée pour fichée. C’est la dernière fois qu’on me voit dans cet endroit, donc autant commettre le crime par excellence qui m’enverra directement en prison sans passer par la case Start (vous ne touchez pas les deux cents billets – mais on s’en fout royalement vu que vous venez de les dépenser). Bon, pas certain que j’arrive à trouver un revendeur d’anti-vomitifs … ceci étant, à bien y réfléchir, vu les déboires récents aux urgences, un junkie serait capable de voler n’importe quoi qui se négocie de près ou de loin dans la rue. Et vu la pénurie grandissante de médicaments en tout genre, il ne faudrait pas s’étonner du commerce illicite que cela pourrait (bientôt) représenter.

Vu le carnet d’ordonnance que je me tape, je pourrais carrément me reconvertir professionnellement par moi-même. Ce n’est pas comme si on ne me l’avait jamais proposé/slash/suggéré. Mais (parce qu’il y en a toujours un !) ce fameux carnet je ne l’ai PAS avec moi ce soir. Ce qui n’était peut-être pas une si mauvaise idée. Là au moins il y aurait eu quelque chose de valeur à voler. Et mon sac avec, en petit bonus extra (comme les trois-quatre billets solitaires). J’aurais eu bel air à l’encontre de la barmaid. Et peu importe ce que j’aurais réussi à lui balancer, ça aurait ressemblé à du baratin pure souche. Quand bien même elle a avoué à demi-mots qu’elle préfèrerait éviter les engins explosifs. Et qu’elle a esquivé un sourire à mon aveu de poissitude. Certes il a fini par se résorber assez rapidement, mais cela n’empêche qu’il a existé à un moment donné de notre semblant de conversation. Ce n’est peut-être pas une victoire à proprement parler (ce que je ne cherchais par ailleurs pas à obtenir), mais pas pour autant un échec cuisant. Dans la vie, il faut savoir se contenter des petites victoires du quotidien. Peu importe la définition qu’on peut coller à cette vie en question.

Je finis par abandonner ma quête d’une petite pilule magique à travers un soupire que je ne cherche même pas à cacher. À quoi bon ? Il me colle tellement à la peau que même sans l’exprimer à voix audible, il n’aurait pas pu passer inaperçu.

Je fais la moue tout en refermant mon sac avant de me retourner vers le comptoir pour récupérer ma commande. Quelle n’est donc pas ma surprise en découvrant le petit côté déco-impro de mon verre. Et puis la petite phrase toute faite qui matche parfaitement l’ersatz de sourire que cette découverte visuelle arrive à m’arracher.

- « Je dois bien avouer que vous êtes très douée. »

Que je balance sans décrocher mon regard du verre servi. Moi qui m’apprêtait à déposer mon coude sur le bar pour soutenir ma tête bien trop lourde que pour entamer une nouvelle joute verbale. Et non pas de mon initiative. C’est juste que quand on est fatiguée, les filtres sont plus difficiles à maintenir en place. Tout comme les neurones. Mais eux, on sait bien qu’ils vivent leur propre vie depuis un certain temps déjà.

Je finis par attraper mon verre et siroter une gorgée. Je sais (expérience oblige) que réitérer l’exploit du cocktail précédent risque de faire pire que mieux. Et, si possible, j’aimerais maintenir encore quelques instants la trêve fragile qui vient de s’installer entre nous.
Une petite gorgée donc avant de redéposer le récipient sur le comptoir et reporter mon attention sur sa serveuse.

- « Les mauvaises journées semblent se succéder pour l’instant. »

Je ne sais pas trop pourquoi je lui balance ça.
Je n’ai rien à justifier.
Et elle n’a pas à m’écouter.
But hey … qui a dit qu’il devait y avoir une quelconque logique dans chaque interaction humaine ?

- « Ça prend beaucoup d’énergie à une tête pour garder une apparence professionnelle tout du long. »

Ce n’est pas une excuse, j’en conviens. Et je ne cherche en rien à m’excuser de quoi que ce soit. D’ailleurs j’ai déjà payé pour ça non ? Comment ça j’ai triché ? So what ?

- « Et ce ne sont pas mes soirées qui vont réussir à requinquer tout ça. »

C’est trop profond pour ça.
Trop régulier aussi.
Et trop souvent à sens unique.

- « Surtout pas quand je les passe seule … »

Que je marmonne pour moi-même en ayant reporté mon regard sur mon verre d’eau et son petit parasol joliment coloré.
Ada aurait adoré.
Sauf que ce n’est pas elle que j’ai envie de voir sourire …

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D. Athena Reyes
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MessageSujet: Re: [TERMINE] Au détour d'un verre   [TERMINE] Au détour d'un verre EmptyMer 3 Avr - 19:17

Au détour d'un verre


Un simple et assez triste - il faut le dire - verre d’eau commandé en même temps qu’un règlement bien trop important pour ses consommations précédentes. Si Athena n’en laisse trop rien paraître, à simplement préciser que le verre d’eau est gratuit - et ouais, y a quand même un minimum de loi dans cette jungle urbaine que peut être Downfall - elle n’en reste pas moins consciente que cela fait un sacré pourboire qu’il serait plus qu’aisé de faire disparaître dans sa poche. Mais bon, elle n’a jamais été comme ça et ce n’est certainement pas maintenant qu’elle allait le devenir. Et assez rapidement, la métisse servit le fameux verre d’eau, s’étant malgré tout permise d’essayer de l’égayer un peu d’une petite ombrelle colorée normalement réservée aux cocktails. Même si elle ne tarde pas à préciser que cette petite touche de couleur aussi est gratuite, histoire de s’éviter tout malentendu pouvant conduire à une nouvelle prise de tête lassante et inutile.  

- Seize ans derrière un comptoir.

Répliqua simplement Athena, avec un léger haussement d’épaule et un fin sourire sur les lèvres, au commentaire de la cliente sur le fait qu’elle était douée. Le proverbe avait beau dire que c’était en forgeant qu’on devenait forgeron, mais cela était aussi largement transposable au métier de barmaid. Et puis même sans parler de ça, la métisse ne savait pas trop quoi répondre d’autres à ce sujet, préférant éviter d’ajouter qu’elle avait aussi l’habitude de gérer une équipe et quelques compétences supplémentaires fortement appréciées par les Brawling Profits. Ce serait ouvrir la porte à une éventuelle discussion qu’elle préférait ne pas avoir, que ce soit avec cette cliente ou une autre.

De toute manière, elle n’aurait pas eu le temps de rajouter quoi que ce soit, déjà plus prête à tourner les talons qu’autre chose qui plus est, que la femme de l’autre côté du comptoir ne tarda pas à se lancer dans de courtes confidences. Si d’autres auraient sans doute pris ça pour un sacré pas en avant et une belle trêve comparée à l’entrée en matière de cette femme en terme de discussion, la première pensée d’Athena fut pourtant "et merde !". Et merde parce qu’elle aussi semblait la prendre désormais pour une psy de comptoir alors que la métisse n’avait rien demandé à ce sujet. Enfin, si, peut-être que le fait de demander à quelqu’un si ça allait était trop facilement pris pour une invitation à s’épancher sur tous ses problèmes mais… Mais en tant que barmaid, l’afro-latina se voyait mal tirer la gueule à longueur de temps elle aussi et être désagréable avec les clients. Il est vrai que c’était sans doute le meilleur moyen pour s’assurer que personne ne l’emmerderait avec ses soucis comme si elle pouvait avoir la solution ultime à tout ça. Mais c’était aussi le meilleur moyen de s’assurer de ne pas garder une clientèle régulière, voir une clientèle tout court. Alors malgré tout, elle acceptait de jouer encore un peu le jeu bien qu’elle ne put retenir un léger soupir alors même qu’elle revenait plus ou moins au niveau de l’autre femme de l’autre côté du bar.

- Dernière fois que je me mêle de ce qui me regarde pas mais…

Commença-t-elle à dire en appuyant ses avant-bras sur le bar, comme pour essayer de se rapprocher un peu de la cliente pour donner un pseudo aspect confidence avec l’autre femme sur la suite de la conversation. Et en prévenant bien sûr qu’elle savait pertinemment qu’elle se mêlait de ce qui ne la regardait pas, histoire de s’éviter une nouvelle réaction à la con de cette meme femme, comme elle avait pu l’avoir plus tôt. Même si on pouvait là aussi jouer avec l’interprétation des choses, dans le sens où la femme de l’autre côté du comptoir l’avait plus ou moins inviter à s’en mêler, de tout ça, avec ce qu’elle venait de dire. Et aussi avec ce qu’elle avait plus ou moins laissé échapper plus tôt et qu’Athena se souvenait encore.

- Vous avez déjà tenté de lui faire comprendre de manière claire et explicite ? Parce que je suis plutôt bien placée pour savoir que certains ont du mal à comprendre les choses quand on fait trop de sous-entendus ou qu’on reste trop subtile.

Oui, le coup de l’amour à sens unique plus ou moins balancé plus tôt dans la soirée faisait sens maintenant pour l’afro-latina. Alors oui, évidemment qu’elle parlait de ça, même si l’autre femme n’était pas revenue sur ce sujet au cours des denrières minutes. Et évidemment aussi, même si l’inconnue en face d’elle n’en avait pas la moindre idée, elle parlait de Maddy quand elle évoquait les gens pouvant avoir du mal avec les sous-entendus quand elle repensait à comment cela s’était passé entre elles au départ. Ou plutôt comment les tentatives de flirts plus subtils d’Athena n’avait absolument pas été comprise par la rousse jusqu’à ce que l’afro-latina se fasse bien plus directe pour être sûre d’être comprise.

- Faites-en ce que vous voulez. Le conseil est gratos vu que, comme déjà dit, je suis loin d’être psy ou conseillère conjugale.

Acheva pourtant assez vite Athena tout en se redressant déjà, les deux mains en l’air en signe de paix, et en commençant déjà à s’éloigner vers d’autres clients. Parce que le boulot continuait pour elle et son véritable job était effectivement barmaid, pas psy ou conseillère conjugale comme elle venait si bien de le faire remarquer à l’autre femme. Bien qu’il fallait avouer aussi qu’elle s’était gardée de faire un commentaire sur le fait que pour certains, si, elle l’était quand même, mais que si on ajoutait "de comptoir" derrière, et clairement pas pour son plus grand bonheur.


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MessageSujet: Re: [TERMINE] Au détour d'un verre   [TERMINE] Au détour d'un verre EmptySam 20 Avr - 22:39

Je tourne le petit parasol dans mon verre d’eau tristement insipide. Bien que, si le contenu avait été servi dans un verre aux parois verticales parfaitement alignées on aurait pu s’y méprendre quant au degré d’alcool qui s’y cache. Cette pensée m’arrache quelque chose qui de (très) loin pourrait ressembler à un cousin éloigné du sourire. Car cela n’en reste pas moins triste et désolant. Voire carrément pathétique. Une femme assise (affalée serait plus proche de la réalité, mais soit) seule à un bar à touiller dans son cocktail (soit-il exclusivement composé d’amour et d’eau fraîche – et encore, il n’y a que le deuxième ingrédient qui peut s’attribuer le mérite d’être effectivement présent) dans lequel elle manquerait presque de se noyer. C’est que le verre et un peu petit pour se plonger la tête première dedans en attendant que ça passe.
Et là encore, que quoi passe exactement ?

La barmaid a beau avoir seize ans d’expérience de comptoir (ou de psychologie de comptoir, car c’est bien là ce qu’elle sous-entendait non ?), ce n’est pas pour autant que je me sens moins mal. Ou moins nulle. Ou moins quelconque adjectif que ce soit. Then again, ça ne fait assurément pas partie de son job description. Sans quoi elle serait déjà riche comme Crésus. Surtout dans un endroit tel celui-ci. À se demander de quel côté du comptoir elle ferait le plus son beurre. Car il va sans dire que les Blackened ont au moins (si pas plus) à dire que la clientèle lambda. Tiens, ce serait une idée de semi-reconversion professionnelle ça. Sauf que pour cela il me faudrait trouver un bar où je ne suis pas estampillée persona non grata. Et le rester.
Autant enterrer le projet directement dans l’œuf.

Le soupir devance sa propriétaire, ou plutôt m’annonce son retour. Ce qui me fait relever la tête de mon ô-combien-passionnante contemplation. Je ne cherchais pourtant pas à attirer son attention. Encore moins en découvrant la réaction qu’il découle de ce semblant de conversation (quelques phrases bateau balancées exprimées à voix haute car, comme précité, les filtres ont pris la poudre d’escampette). Il faut croire que les psys de comptoir ont aussi leurs jours avec et leurs jours sans. À moins que ce ne soit la faute du public ? Merci de ne pas répondre ouvertement à cette question rhétorique …

Je l’observe donc tandis qu’elle m’annonce s’apprêter à se mêler de ce qui ne la regarde pas (et moi de m’abstenir de lui dire que c’est un peu la définition même de son job improvisé – et ce ne serait en rien péjoratif vu que je parle en toute expérience de cause ; mais préservons la trêve tant que faire se peut vu sa précarité évidente).
Elle se rapproche suffisamment que pour permettre un certain périmètre d’intimité (si je puis dire) et de confidence. À comprendre, garder ce qui se dit dans un cercle plus ou moins privé. À moins qu’il s’agissait juste de se faire entendre vu le boucan environnant. Le résultat reste sensiblement pareil : une scène qui aurait pu sortir tout droit d’un film ou d’une série américaine (car les autres pays manquent cruellement de telles références). Là encore, cela aurait pu prêter à sourire, si ce n’est ce sous-entendu de lassitude.

Je ne réplique pas et me contente d’encaisser ledit conseil. La partie gratuité résonne une nouvelle fois, mais est vite éclipsée par le choix de la profession. Conseillère conjugale, carrément ? Love trouverait pour sûr à en rire. Ou, plus probable encore, à se tourner vers moi avec un gros point d’interrogation dans les yeux pour scruter mes fameux sous-entendus. Ceux-là même qu’elle n’est pas foutue de comprendre. Ni moi de lui faire comprendre. À moins qu’elle les comprend parfaitement bien et qu’elle préfère m’éviter la honte d’un rejet catégorique. Ce que je pourrais parfaitement accepter. Ou au minimum entendre. Bien que … est-ce vrai ce gros mensonge ?

Je remarque à peine que la demoiselle a commencé à s’éloigner quand je balance un :

- « Sauf que pour x ou telle raison elle est persuadée que c’est sa mère qui m’intéresse … »

Et je vous accorde le fou rire. À votre place, j’aurais probablement trouvé cela très drôle également. Mais je ne me serais pas permise d’exprimer cet amusement à voix audible.

Je relève mon attention de la contemplation de mon verre (et son parasol arc-en-ciel) tout en me mordillant l’intérieur de la lèvre inférieure. C’est là que je remarque que mon interlocutrice s’est barrée. Réaction, somme toute, logique. Après tout, elle vient de le dire elle-même : ni consultation psy, ni conseils conjugaux. Ça, vous voyez, ce n’est pas prévu dans le prix. Auquel cas j’aurais dû prendre un ticket pour avoir rendez-vous.

Ce n’est peut-être pas plus mal, cet éloignement je parle. Elle n’a pas envie de m’écouter et moi je n’ai pas nécessairement envie d’en parler. Pour dire quoi au final ? Qu’est-ce que j’aimerais dire de manière claire et explicite ? Je n’en sais fichtrement rien moi-même. À commencer par le fait s’il y a effectivement quelque chose à dire ou pas.
Je … me fais sortir de mon monologue interne par une jeune femme qui manque de me bousculer en arrivant au bar. Une blackened. Elle se penche un peu par-dessus à l’encontre en passant commande auprès de sa collègue. Je rapatrie mon verre (soit-il d’eau) un peu plus loin pour empêcher un malencontreux accident. Ce qui, par la force des choses, attire l’attention de l’intruse en question. On aurait pu s’en tenir là, si ce n’est qu’elle me reconnait. Ce qui n’est pas étonnant. Toute la sororité me connait – moins la barmaid attitrée du soir. Elle me sourit bien malgré la réputation qui semble me coller à la peau.

- Salut Micka.

- « Bonsoir Candace. »

Que je lui réponds en rajoutant quelques mots pour égayer ce semblant de rictus qui se résume à la meilleure chose que j’ai à offrir ce soir. Pas besoin de s’épancher davantage. Là encore : pour dire quoi ?
Elle regarde par-dessus mon épaule, puis en direction de l’estrade avant de revenir vers moi.

- Love n’est pas de service aujourd’hui.

Je me retiens de lui dire qu’elle l’est toujours. Juste que ce soir elle ne l’est pas ici. Au cas où elle n’arriverait pas à le lire sur mon visage, je me permets un :

- « Je sais. »

C’est aussi pour cela que je suis en train de me saouler seule à un bar avec … un verre d’eau. ET un parasol multicolore. Il était compris dans le prix. Mais là encore, je me retiens de justesse de lui renvoyer l’information. Inside joke.

Elle ne sait pas trop quoi rajouter. Moi non plus. Heureusement sa collègue vient à sa rescousse en lui ramenant sa commande. Elle prend congé de nous deux et là voilà déjà absorbée par la masse s’agglutinant autour de la scène principale.

- « Forcément il fallait que ce soit une Blackened ... »

Sinon que diable fouterais-je ici ?

___________
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